Je crois que si j’avais su ce qui m’attendait le jour où je
suis entré dans le bar que j’ai déposé les miens dans tes yeux je n’aurais
jamais franchi la porte et me serais enfuis
Je ne pouvais savoir qu’à cause de toi je me laisserais
mourir d’ennui d’envie de toi toutes ces nuits l’hiver tu n’étais pas ici mais
ailleurs dans d’autres bras qui n’étaient pas les miens et ça me tuait à petit
feu, trop lentement même pour me réchauffer
Et ces nuits à mordre mes idées noires les transpercer pour
que leur sang rose coule et colore ce monde que tu as laissé derrière tes
mensonges que tu places devant mes yeux pour que j’oublie ce vide si plein de
toi
La présence de ton absence
J’ai fait l’erreur d’être sourd aux choses que tu glissais
dans mon oreille ces prophéties de notre fin. Je n’en regrette rien ce passé de
nous deux vécu sur ces bouts de papier empruntés à un autre qui te lisait de
temps à autre.
Tout est fini nos mots ont formés les dernières images de
cet impossibilité de nous je me bats contre l’oubli de toi ce blanc qui fond
sur la page sur le texte je me plais à rêver à cette mort qui avance pour qu’enfin
la réalité ne puisse détruire ces souvenirs de toi que j’entretiens à grands
coups de récitals devant le miroir
Je t’apprends par cœur pour ne pas m’oublier